Il y en a partout et on peut dire que c'est le succès de la décennie. Toutes les marques ont un SUV et cette gamme est si indispensable dans un catalogue que même les constructeurs de supercars ont construit des SUV de luxe. Il est décrié, stigmatisé et il est devenu le symbole honni de certains écolos et activistes de la cause environnementale. Cela va même plus loin puisque le SUV est entré dans la ligne de mire des législateurs avec l’objectif de limiter leurs présences dans les centres urbains avec la stratégie antédiluvienne de taper le porte-monnaie du consommateur. Le SUV est devenu une sorte de symbole qui représente l'ennemi, tout comme son propriétaire qui signifierait au monde que la cause environnementale ne les intéresse pas. Nous en sommes là ? Pas tout à fait, car le réel a des nuances que l'idéologie ignore sous couvert de radicalité. N'oublions pas que pour la plupart des propriétaires de SUV, c'est un moyen de déplacement pratique qui permet de loger la famille, le chien, les courses et les valises pour partir sur les autoroutes de France, sans parler du plaisir de conduite qu'ils peuvent procurer.
Savez-vous comment cette idée d'article nous est venue ? C'est, tout simplement, un reportage sur les justiciers des temps modernes, évidemment autoproclamés, dont la mission débordante d’empathie consiste à dégonfler les pneus des SUV dans la capitale belge, au nom d'une cause qui cache mal, très mal, l'egotrip d'un certain militantisme contemporain. Commençons par définir, ce qu'est un SUV.
Qu'est-ce que c'est un SUV ?
SUV par-ci, SUV par-là, mais qu'est-ce que c'est exactement un SUV ? SUV signifie Sport Utility Vehicle que l'on peut traduire par véhicule utilitaire de loisirs. Vous allez voir que le concept originel a quelque peu dérapé pour devenir un petit peu fourre-tout. Le Jeep Cherokee XJ est le pionnier des SUV en 1984, mais en Europe, c'est Toyota qui va populariser ce type de véhicule avec le RAV4.
L'idée est de proposer des voitures surélevées, comme les 4x4, en les redessinant pour qu'elles soient moins imposantes, donc moins lourdes et, bien évidemment, moins chère à fabriquer. Le SUV reprend à l'origine les codes du 4x4 de l'aventurier : surélévation de la carrosserie, barres de toit, protège-carters, extensions d’ailes, etc. Le SUV n'avait pas quatre roues motrices et il n'est pas fait pour sortir des sentiers battus. Il existe même en format mini qui pourrait défaillir devant un nid de poule. Le SUV se veut sportif dans l'allure. Aujourd'hui, niveau moteur, il y a vraiment de tout, mais la grande majorité des SUV proposent une motorisation classique. Cette niche est devenue une grande famille avec les SUV urbains, plus compacts, les SUV Sportifs et les grands SUV. On parle parfois aussi de crossover.
Aujourd'hui, on trouve tous les types de motorisation, avec une belle percée de l'électrique, mais aussi des SUV à roues motrices avec des rapports plus courts pour aller en tout-terrain.
Parler de SUV comme une gamme unique est une erreur assez commune, mais qui peut surprendre quand elle vient de personnes sensées, au moins, connaître leur ennemi..
SUV : la faute à qui ?
Si les SUV provoquent l'ire des défenseurs de l'environnement, ce n'est pas un hasard. Il faut comprendre que ces véhicules, quelle que soit la gamme, sont plus polluants qu'une berline. Les pro SUV peuvent argumenter avec plus ou moins de bonne foi, mais les études démontrent factuellement qu'un SUV, même compact, reste à la production et à l'usage plus polluant qu'une berline lambda de la même période. Les chiffres sont têtus et clairement, aucun argument fait le poids contre la réalité. On peut entendre que les SUV remplacent les monospaces et les break, qu'ils sont de moins en moins polluants et que les familles ont besoin de place. Un SUV pollue 13 % fois plus qu'une voiture lambda : Un SUV rejette 107,9 g/km de CO2, contre 76,9 g/km de CO2 pour les citadines En réalité, il n'y a pas à argumenter, c'est une loi physique que l'on peut traduire ainsi : plus c'est lourd, plus il faut de l'énergie pour le déplacer. En France, le SUV représente 40 % des modèles neufs vendus en 2022. Les associations mettent en lumière la communication des constructeurs mettant en valeur l’électrification de leur gamme tout en produisant toujours plus de SUV. Leur réponse est assez cinglante et, finalement, va de soi : « Nous ne faisons que répondre à la demande ». Un partout, la balle au centre ? Et non, c'est donc la faute du consommateur, qu'il faut donc éduquer et, accessoirement faire payer... C'est plus simple que d'interdire la production de SUV, surtout quand une partie d'entre eux sont produits en France.
SUV : la chasse est ouverte ?
Le SUV est donc devenu l'ennemi des associations de protection de l'environnement, ce qui paraît assez légitime. Ce qui est plus déroutant, c'est que les propriétaires sont devenus eux aussi des ennemis puisqu'ils achètent le symbole honni. Dans une époque où la nuance se fait rare, conduire un SUV, c'est subir tous les clichés et parfois l'arbitraire des justiciers qui vont dégonfler les pneus de manière aléatoire, sans aucune forme de procès. Les choses vont aller plus loin au niveau de la législation qui préfère s'en prendre aux clients plutôt qu'aux constructeurs.
SUV : La taxe sur le poids
Depuis le 14 janvier 2022, la taxe sur le poids vient alourdir le prix des SUV avec 10 euros de taxe par kilo au-dessus des 1,8 tonne. On parle tout de même de 7 000 euros pour les plus gros SUV.
Cette taxe ne semble pas freiner l’intérêt des acheteurs qui finalement impacte peu les SUV compacts. Pour les plus gros SUV, le prix à l'achat s'envole tellement que les consommateurs sont prêts à mettre quelques milliers d'euros en plus, quand les constructeurs ne les prennent pas entièrement, ou en partie, à leur charge.
Ville de Paris : Les SUV payeront plus cher le stationnement
Si cette nouvelle taxe n'est pas annoncé comme « anti-SUV », elle y ressemble beaucoup, surtout avec une municipalité qui n'a jamais caché son aigreur face aux propriétaires de SUV.
On reprend la taxe du gouvernement en créant une variable basée sur le poids, la taille et la puissance sans oublier la durée du stationnement. Cette loi devrait être effective dès le 1er janvier 2024, sans que l'on sache comment ils vont pouvoir vérifier tout cela.