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Une autoroute qui recharge vos batteries

article VE : la science pour un avenir qui chante ?

L'histoire du monde nous le dit : les solutions impliquent de nouvelles problématiques à résoudre. Les énergies fossiles, quoi que nous en disions, ont permis à l'humanité de croître et d'évoluer en reliant le monde, en accélérant le temps, les échanges et en repoussant les limites du possible. Mais comme toute chose, elle a son corollaire : sa contribution au réchauffement climatique ne fait plus aucun doute. Pour réparer le monde, l'humanité se tourne vers la fée électricité qui semble une solution de transition pour, notamment, décarboner nos déplacements si évidemment elle est produite d'une manière vertueuse.
En tant que solution, elle est accompagnée d'une problématique : comment trouver l'énergie pour produire assez d'électricité pour nos déplacements dans un un monde déjà dépendant de cette énergie ? Pour l'instant, c'est une inconnue que certains pensent insoluble tandis que d'autres n'ont de cesse de trouver des solutions. Certains d'entre eux travaillent chez un fleuron de l'économie française, que les automobilistes connaissent bien, Vinci. L'Université Gustave Eiffel de Nantes a réalisé la recherche. On peut dire que la rencontre a fait des étincelles : ils se sont demandés si un jour, il ne serait pas possible de recharger les voitures électriques simplement - c'est vite dit - en les faisant rouler sur des autoroutes adaptées... Impossible, n'est-ce pas ?

Nous tenions à préciser que notre enthousiasme est le résultat de notre technophilie qui se retrouve dans notre concept de phygital pour acheter votre voiture d'occasion 100 % en ligne ou en agence : pour parler clairement, nous n'avons pas de partenariat avec Vinci et nous payons l'autoroute comme tout un chacun.

une autorute qui recharge les batteries des VE en roulant

Une route qui recharge ! Pour quoi faire ?

Bien entendu, tout le monde comprend l’intérêt d'avoir une batterie qui se charge en roulant, mais si l'expérience de Vinci et les travaux de l'Université Gustave Eiffel de Nantes fonctionnent, on peut parler de révolution, mais pas de celles qui font revenir au point de départ, souvent en pire, mais de celles qui résonnent pour devenir vertueuses, car elles changent le monde. Si le concept est acté durant le test mené en 2025 et qu'il est adopté massivement sur le moyen terme, ce qui est pour l'instant de la science-fiction, on peut espérer que cela permette de changer le paradigme des batteries des véhicules électriques : elles pourront être plus légères tout en ayant une autonomie tout aussi longue sans se vider en roulant sur les axes équipés. Les conséquences pourraient presque nous enthousiasmer dans une période où il est difficile de faire les fines bouches.
Une batterie de voiture plus légère, c'est une économie sur toute la chaîne de valeurs, de l'extraction des matières premières à la fabrication des voitures électriques et donc sur le prix final pour le consommateur. Le coût environnemental serait sensiblement baissé.

Comment fonctionne cette autoroute qui recharge ?


Cette quête n'est pas exclusive à la France, mais on la retrouve avec des solutions différentes, testées notamment en Suède ou en Allemagne. On peut parler de concurrence, mais aussi de différentes expérimentations dans un but commun : recharger les batteries des véhicules électriques durant leurs déplacements. C'est donc une saine émulation pour un bien commun, même si nous avons bien conscience qu'à la fin, c'est le consommateur qui paye. L'objet de cette innovation est autant les véhicules individuels que le fret routier. Imaginez des camions électriques rouler aussi longtemps que des camions à moteur thermique et recharger leur batterie en traversant la France ; c'est un rêve fou qui serait gagnant pour le secteur du transport, l'environnement... On vous le dit, cela semble être un cercle vertueux jusqu'à preuve du contraire.

Une autoroute testée pour recharger les batteries en VE

Comment fonctionne cette autoroute qui recharge ?

La technologie utilisée est presque basique et ce sont des lois simples de physique qui sont sollicitées. Ceci est dit tout à fait respectueusement, mais on pourrait penser à des solutions IT ultramodernes avec l'IA pour arriver à un tel objectif et pourquoi pas le premier ordinateur quantique ? A quoi bon, quand on a de la bobine et que l'on maîtrise à merveille sa plaque d'induction ? Des bobines sont positionnées entre les voies et dans l'asphalte. Elles reçoivent l’électricité par des armoires et des relais situés au bord de l'autoroute. Elles rechargent les véhicules qui circulent sur les voies pour une puissance de charge estimée à 250 kW. En passant au-dessus des systèmes implantés, un champ électromagnétique va se créer permettant ainsi le transfert d'énergie. C'est schématique, mais c'est le principe de base. Vous l'aurez compris : si la voiture électrique dépense l'énergie au fur et à mesure, la batterie ne va pas se recharger. Le système doit parvenir à alimenter le VE tout en rechargeant la batterie. C'est le principal enjeu de cette solution qui pourrait même fonctionner avec les voitures ayant bénéficié d'une solution de retrofit.

A10 entre Paris et Orléans sur deux kilomètres en 2025.

Une idée simple au coût relativement peu (?) élevé

C'est le principe de survie d'une innovation : résoudre une problématique tout en étant viable économiquement. Le coût de cette autoroute au Km est de 4 millions d'euros, ce qui demeure moins cher que de construire un nouvel équipement autoroutier (6,2 millions d'euros). Pour information, le coût annuel d'entretien d'un km d'autoroute est de 70 000 à 100 000 euros en tenant compte de la surveillance. Pour ce type d'investissement, quatre millions d'euros est une somme qui reste dans une fourchette raisonnable puisqu'il implique aussi des économies. L'avantage, c'est que cet équipement peut remplacer l’installation des bornes sur les aires d'autoroutes avec l'idée de mutualiser le coût. Petit à petit, ce que l'on pense impossible commence à se dessiner en filigrane. Le frein parce qu'il y a toujours des freins, c'est qu'en plus de prouver son efficacité, il faut équiper les véhicules de capteurs adéquats, mais plus important encore, c'est un choix politique.

Pour l'heure, l'essai se fera sur l’A10 entre Paris et Orléans sur deux kilomètres en 2025. Ce test grandeur nature pourrait changer l'histoire des autoroutes françaises... Vous retrouverez toutes les dernières infos et les résultats du test dans les actus sur Mon Agence Automobile.fr au fur et à mesure de leurs publications.

Publié le 26 Juillet 2024