Voici donc ce joli mois de mai que nous attendons avec impatience dans le réseau, mais vous en serez plus très prochainement. Maintenant, que le suspense est à son comble, dévoilons, les actus que nous allons développer dans notre traditionnelle page du premier mardi du mois. Commençons par un tracteur pas comme les autres dans une vente aux enchères ! Étrange, n'est-ce pas ? Pour finir, nous irons dans un futur tout proche pour découvrir le développement de 2 km d'une autoroute électrique pour une phase de tests débutant en 2025.
Fable italienne : le tracteur et le taureau
Un tracteur et un taureau, cela fait quoi ? Cela fait un tracteur Lamborghini ! Ce n'est pas une hérésie. Lamborghini vient de la terre et d'un homme visionnaire, Ferruccio, fils de paysan. La marque est née dans l’après-guerre et son premier métier est la conception et la fabrication de tracteurs. Automobili Ferrucio Lamborghini Spa se retrouve dans le premier logo, un triangle isocèle divisé en trois parties accueillant, chacune, un F, un L et un S.
Il faut se souvenir que la mécanisation dans l'agriculture était encore très rare avant la Seconde Guerre mondiale : le tracteur a été une véritable révolution. En Italie, Lamborghini a été un pionnier en développant des engins plus compacts, plus puissants et moins gourmands en carburant. Cela a pris du temps, mais Ferruccio Lamborghini, pour être compétitif, a eu l’intelligence d'utiliser le matériel militaire abandonné.
C’est seulement en 1958 que les tracteurs Lamborghini vont recevoir les moteurs conçus par Ferruccio. Une année avant que Ferrucio s'embrouille avec Enzo Ferrari et décide de lui montrer qu'il n'était pas qu'un rustre, il sort le Lamborghini 2R en 1965. C’est ce modèle, totalement remis à neuf, par de ses couleurs d'origine, qui sera en vente du 12 au 20 mai chez Artcurial, une maison internationale de vente aux enchères. Il faut préciser que le logo avec le taureau n'était pas utilisé pour ce tracteur.
Quoi qu'il en soit c'est le seul moyen de s’acheter "une Lambo", remise à neuf, à moins de 20 000 euros, prix estimé de l'engin. Pour les autres, nous pourrions vous conseiller de regarder le film « Lamborghini : L'homme derrière la légende » sorti l'année dernière pour mieux connaître l'histoire de Lamborghini, mais on s'est retrouvé aussi déçu avec ce film que Ferrucio avec l'embrayage de sa Ferrari.
Une autoroute électrique pour les camions en 2025
Les camions sont depuis toujours dans l’œil du cyclone. On ne va pas se mentir, bien avant la crise environnementale, les camions étaient régulièrement pointés du doigt : il y a une époque, pas si lointaine, où les camionneurs étaient véritablement des forçats de la route, soumis à une pression inconsidérée des employeurs, eux-mêmes soumis à la pression des clients pour livrer vite. La mise en place des « boites noires » a permis d'améliorer sensiblement la vie des camionneurs et donc celles des usagers de la route.
Comment minimiser la pollution des camions ?
Aujourd'hui, ils sont rattrapés par la lutte tout azimut contre le réchauffement climatique.
Les camions seraient à l'origine de 7,09 % des rejets en C02, selon le centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique. Les chiffres du GES établissent à 25 % les gaz à émissions de serre rejetés tous les ans alors qu'ils représentent 5 % des véhicules en Europe.
Des solutions difficiles à trouver
Les camions sont imposants, lourds et puissants et, pourtant, on n'a pas trouvé mieux pour livrer les colis du commerce en ligne. L'idée n'est donc pas de réduire le nombre puisque le besoin est toujours plus grand. Le ferroutage semble être un mirage alors que depuis 20 ans au moins, c'est une solution qui revient sur le tapis. Dans les faits, elle ne concerne qu'une infime partie du transport routier. Le camion électrique, quant à lui, en est à ses balbutiements. Entre le Tesla Semi et le Mercedes Eactros, on trouve des camions utilitaires comme le Logistics 18E qui est un 19 tonnes, conçu pour desservir les centre-villes, tout comme le Renault Trucks D Wide Z.E. Le choix est encore limité, les coûts sont élevés et les batteries sont énormes et demandent de dépenser un temps particulièrement précieux dans ce secteur pour les recharger.
L'autoroute électrique testée en Alsace en 2025
La nouvelle idée est de concevoir une autoroute électrique. Le projet est ambitieux. Ce serait un consortium public/privé qui le financerait. Néanmoins, l'innovation et la recherche demandent des moyens colossaux et un savoir faire aussi bien en matière d’ingénierie routière que pour la conception des camions. Si on vous dit que la Suède et l'Allemagne sont déjà sur le coup, c'est plutôt rassurant, non ?
L'idée est simple et ses effets seraient significatifs. En électrifiant 3 % du réseau routier le plus utilisé par le transport routier, c'est une décarbonatation de 60 % pour le secteur. Le concept serait identique à celui des bus électriques ou des trains : un pantographe permettrait au camion équipé de rouler en électrique sans avoir besoin de recharger une quelconque batterie. L’économie serait aussi bien environnementale que financière pour les professionnels. Toutefois, le consortium n'est pas fermé à l'utilisation d'une autre technologie. C'est l'Alsace qui a été sélectionnée pour être le terrain de jeu de ce projet qui va tout d'abord être testé sur deux kilomètres d'une autoroute du département. Visionnaire ou nouvelle illusion ? L'avenir nous le dira.