Il faut croire que certains automobilistes français sont pétris de philosophie bouddhiste en privilégiant la voie du milieu même s'il faut aller contre le Code de la route. En effet, un tiers des Français a l'habitude de se caler « tranquilou » sur la voie centrale des autoroutes. Dans certains endroits du Sud de la France, on suspecte même certains habitants de la capitale de sortir de Paris sur la voie du milieu pour ne la quitter qu’à destination. Il paraît, sans que cela soit prouvé, que c'est une vraie manie française. Les équipes de Mon Agence Automobile.fr ont enquêté !
Que dit le code de la route sur la voie centrale de l'autoroute ?
Le code de la route est très clair « la voie du milieu ne doit servir qu'au dépassement. La voie de circulation est celle de droite ». Il n'a donc jamais été question de circuler sur la voie du milieu et encore moins celle de gauche.
Cette pratique étant interdite, elle est sanctionée d'une amende de 35 euros par l'Article R412-9 du code de la route et peut monter à 150 euros si elle n'est pas payée sur-le-champs.
On pourrait penser que c'est dissuasif, mais en réalité, les contrevenants se font rarement prendre à moins de pratiquer l'art de la voie du milieu au nez et à la barbe de policiers ... Néanmoins, l'utilisation des hélicoptères et bientôt des drones pourraient augmenter significativement le nombre d'amendes.
Nul n'est censé ignorer la loi !
Pourtant, même les plus critiques sur cette façon, peu orthodoxe, de conduire sur autoroutes, ne savent pas forcément que c'est une infraction. Beaucoup vont parler, plus ou moins poliment, d'un manque de civilité tandis que les aficionados de cette pratique vont se justifier fort des arguments les plus étonnants, oubliant la dangerosité de leur conduite.
La voie de la solution
Pour certains, rouler au milieu permet d'avoir plus de choix. C'est mathématiquement exact, mais d'une mauvaise foi crasse. On retrouve sans doute l'individualisme exacerbé : en ayant plus le choix, on remarque qu'il n'en laisse plus du tout aux autres usagers puisqu’il bloque la voie pour se rabattre de ceux qui doublent à gauche tout en empêchant ceux de la voie de droite de doubler, et même de les dépasser. C'est donc une conduite pour le moins nombriliste et factuellement dangereuse.
Le régulateur de vitesse à bon dos
Les explications sont toujours surprenantes quand on sait qu'on a tort, mais si vous déplacez la faute sur la technologie, ça passe crème, non ? Le régulateur permet de rester à la même vitesse sans avoir à débrayer, passer les vitesses, etc. Cette aide à la conduite semble être devenue une obligation à la conduite quand certains expliquent que la voie centrale leur permet de l'utiliser sur plusieurs centaines de kilomètres sans avoir à le débloquer.
L’écologie et l’économie envers et contre tous ?
Ce sont des arguments que nous n'avions pas vu venir. Ils sont dans l'air du temps, de l'ordre de l'argument massue. Certains pensent que la conduite écologique est plus simple sur la voie centrale, car cette dernière permet une conduite plus fluide, sans avoir à accélérer ou à dépasser. De facto, qui dit conduite écologique, dit économie, ce qui n'est pas anodin en ces temps obscurs pour le pouvoir d'achat. Là encore, tous ceux qui sont gênés par ces squatteurs de la voie centrale, ne peuvent pas avoir une conduite fluide et donc faire des économies.
La sécurité avant tout ?
Celle-ci aussi va faire plaisir aux associations qui se battent pour faire de nos routes un lieu de paix où on ne meurt plus. Rouler sur la voie du milieu permettrait d’éviter les accidents dûs à ceux qui s’insèrent n'importe comment sur l’autoroute. Bientôt, nous devrions louer le comportement citoyen et responsable des squatteurs de la voie centrale de nos autoroutes.
Conclusion : l'hyper individualisme qui nuit à autrui
Le plus gênant, c'est que ce comportement délictueux génére des tensions, mais aussi des fautes. On pense évidemment au dépassement par la droite qui est interdit et sanctionné avec, notamment, un retrait de trois points !
Pour conclure, il faut donc se faire un leitmotiv de cette phrase que l'on peut lire sur les panneaux de certaines autoroutes :
Quand je double, je me rabats !