C'est avec plaisir que nous vous proposons les dernières actus du mois pour cette année 2022. Nous espérons que 2023 portera sous des astres plus favorables les automobilistes du monde entier avec des nouvelles plus positives que cette année.
En attendant, nous continuons avec des informations bien ancrées en 2022 : la ritournelle de l’augmentation des péages, le Sénat qui réduit sensiblement le budget consacré aux aides pour l'achat d'un véhicule électrique et un tunnel fermé pour rénovation...
Autoroutes 2023 : Alerte inflation sur les péages
Certains le disent : « l'inflation a bon dos ». Force est de constater qu'elle tisse sa toile sur toute l'économie. Les concessionnaires autoroutiers ne dérogent pas à la règle et annoncent des hausses allant de 4,5 % à 6, 33 % selon les axes. Lorsqu'on prend occasionnellement l’autoroute, ce n'est pas anodin, mais ce n'est pas un braquage. Par contre, pour les professionnels de la route et la population active qui utilisent les axes autoroutiers pour se rendre au travail, c'est la douche froide.
Les concessionnaires expliquent qu'ils sont soucieux, ce sont leurs mots, du pouvoir d'achat des Français. Ils déclarent, ainsi, au Parisien « Nous avons opté pour une hausse raisonnable, comme le souhaitait le gouvernement ».
La facilité serait de dénoncer les concessionnaires, mais d'une part, l'année dernière, l'augmentation a été de 2 % pour une inflation de 5 % et d'autre part, il ne fallait pas céder la concession des autoroutes au secteur privé dont le principe de profit n'est pas nouveau.
Cette augmentation raisonnable d'un point de vue du marché, et beaucoup moins au niveau de porte-monnaie des usagers, pose une question assez simple : à quel niveau de prix se situe le point de rupture ? On remarque déjà que les routes nationales redeviennent tendances pour le tourisme, mais on s’aperçoit aussi qu'une partie du trafic des poids lourds se déporte sur des axes qui n'ont pas été conçus pour une circulation aussi conséquente que ce soit en termes d'équipements annexes ou de fluidité du trafic.
Le tunnel du Mont-Blanc : une rénovation et une libération ?
Chamonix, la capitale mondiale de l'alpinisme, au pied du Mont-Blanc. Et puis, il y a le tunnel qui en étant une bénédiction économique pour la vallée, mais aussi un formidable défi technique est aussi un drame écologique. Lorsqu'il a été inauguré, en 1965, c'était tout simplement le plus long tunnel autoroutier du monde. Aujourd'hui, ce sont entre 1500 et 1800 poids lourds qui le traversent quotidiennement pour autant de véhicules légers. Et autant vous dire que pour accéder au tunnel côté France, les moteurs souffrent et les émissions sont d'autant plus importantes. La pollution est problématique dans la vallée de l'Arve où le comble est atteint quand des enfants ne peuvent pas sortir en récréation à cause des pics de pollution trop importants.
Après une fermeture récente de trois semaines, l'association Inspire a mesuré la qualité de l'air dans la vallée pour la comparer à l'année précédente, sur la même période, quand le tunnel était ouvert. Le résultat est pour le moins impressionnant : une baisse de 7 % de la concentration de la pollution au dioxyde d’azote a été constatée par rapport à la période où le tunnel était ouvert. La fermeture du tunnel n'est pas attendue de la même façon, selon les priorités de chacun et, une fois encore, la conjugaison de l'environnement et de l'économie semble chimérique.
La rénovation d'un tel monstre, 11 611 m de long, est un véritable enjeu pour la France et, bien entendu, l'Italie. Deux écoles s'affrontent, car en réalité personne ne sait combien de temps cette rénovation va prendre. Du côté des Italiens, on pense qu'en fermant uniquement trois mois tous les ans, il faudrait 18 ans pour parvenir à rénover le géant du Mont-Blanc. D'autres expliquent, que le fermer totalement pourrait engendrer jusqu’à 10 ans sans tunnel.
Du côté de Fréjus et de son tunnel, c'est aussi la panique car l'ensemble du trafic transalpin passera par lui...
Pour les enjeux économiques, cette fermeture, partielle ou pas, aura de lourdes conséquences de part et d'autre des Alpes. Et pour l'écologie, c'est finalement, le déplacement d'une pollution à autre endroit pour des conséquences globales identiques...
Aide à l'achat 2023 de véhicules électriques : Un camouflet pour le gouvernement ?
Le gouvernement met le paquet pour accélérer l’électrification du parc automobile tricolore avec des aides conséquentes lors de l'achat d'un véhicule d'occasion ou neuf. On sait que d'un point de vue individuel, cela ne sera jamais assez, mais en prenant un point de vue global, l'augmentation du budget alloué aux aides à l’acquisition de véhicules propres est de 30 % par rapport à l'année précédente, soit une aide globale de 1,3 milliard d'euros. C'est donc une coupe nette de 500 millions d'euros qui viendra grever le budget dédié. On pourrait penser que c'est un coup politique d'un Sénat de droite au gouvernement, mais la justification de cet amendement paraît pour le moins sensé.
Pour le Sénat, ces aides vont directement dans la poche des industriels et, comme nous l'avons vu au Salon de Paris 2022, ils sont essentiellement chinois. 80 % des VE vendus en France sont importés ! Le patron de Stellantis, Carlos Tavares, a d'ailleurs déclaré que cela coûtait trop cher de produire en Europe... Le résultat, c'est la Chine qui produit 50 % de la valeur totale d’une voiture, et cela frôle les 75 % pour les batteries.
L'idée est d'attendre que l'industrie française soit enfin prête pour que l'aide de l’État serve finalement à la subventionner. Une sorte de cercle vertueux qui a du sens, notamment après ce que la pandémie et la guerre en Ukraine ont démontré sur les problématiques de dépendance...