L'observatoire Auto d'un grand groupe de crédits à la consommation vient de sortir une étude pour le moins intéressante sur le rapport de la génération Z à la voiture. Pour faire simple, la « Gen Z « regroupe les moins de trente ans. C'est une catégorisation qui en soi n'a pas vraiment de sens, mais qui permet de définir un marché ou un champ d'étude. C'est un biais que l'on retrouve dans les sciences humaines et dans les études globales, mais c'est aussi un outil de ciblage pour le marketing.
Il est toujours intéressant de connaître la vision et le rapport d'une classe d'âge sur un produit notamment quand on peut être amené à proposer des prêts à la consommation destinés à ce public. Parfois, il est réjouissant de voir le contraste entre le résultat d'une étude fondée sur le retour d'un public, notamment quand ce dernier est souvent caricaturé, et la réalité. Entre les fantasmes, les vœux pieux, le jeunisme et le rêve de la génération spontanée, la Génération Z se retrouve souvent entre le marteau et l'enclume. Alors, est-ce que vous pensez que la Génération Z déteste les voitures et erre la nuit dans les villes désertées pour crever des pneus et rayer les SUV de leurs parents ? Rassurez-vous, ou pas, les moins de 30 ans rêvent encore de quatre roues comme leurs aïeux avec des nuances...
Une étude et des chiffres
Cette étude, commandée par L'observatoire Cetelem a été conduite par Harris Interactive entre le 25 juin et 9 juillet auprès de 16 000 sondés, vivant dans 14 pays différents. Les sondés sont âgées de 18 à 65 ans. C'est une information intéressante puisque la génération permis à 17 ans n'a pas été sondée. L'échantillon 18-30 ans a répondu aux mêmes questions que l'ensemble du groupe étudié : ce n'est donc pas une étude sur mesure de la Génération Z, mais de tous les automobilistes des 14 nations qui vont des USA à la Chine en passant par l'Allemagne ou la France.
Génération Z ou l'amour de l'auto ?
C'est sans doute la surprise de ce sondage et une petite remise en cause de l'écume médiatique sur cette nouvelle génération qui serait en totale rupture avec les valeurs des boomers. La voiture serait devenue une obligation pour se déplacer alors que pour 7 jeunes sur 10 conduire est un plaisir. Attachez-vous bien parce que cela pourrait être de la science-fiction : un jeune sur deux pense que l'image de la voiture, c'est amélioré dans les cinq dernières années. Ce n'est pas terminé, les clichés sur la génération Z volent définitivement en éclats avec 80 % des jeunes se disant attachés à leurs voitures. Les Hollandais sont les moins romantiques, mais apparemment, ils préfèrent leurs vélos quand les Chinois sont 97 % à porter une valeur sentimentale à leurs voitures. En France, la voiture reste avant tout un moyen de déplacement pour 58 %, alors que 32 % jeunes portugais sont d'accord avec cet axiome.
Génération Z : une adoption de l'électrique pas à pas
C'est typiquement les questions dans les sondages dont il faut se méfier. Pourquoi ? Si le coût d'une voiture thermique était le même qu'une voiture électrique, la réponse à la question pourrait donner une tendance, mais comme ce n'est pas le cas, on peut penser que le facteur prix vient biaiser la réponse : le choix de la motorisation est moins lié à une préférence ou pas pour l'électrique qu'à la nécessité de respecter son budget. On peut également rajouter que le parc d’occasion d'électrique est moins riche que celui des thermiques. Quand bien même, la Gen Z est traversée par les mêmes questionnements que le reste de la population : 4 % des 18-30 ans sans voiture pensent que ce moyen de déplacement est trop polluant. Par contre, c'est l'intervalle entre les générations qui éclaire la mutation en cours : 39 % des jeunes s'opposent à l’interdiction du thermique contre 46 % des seniors. C'est quand même deux jeunes sur cinq qui sont contre et ce chiffre varie sensiblement de la ville à la campagne. Finalement, si on peut souligner des tendances générationnelles, on peut aussi en voir d'autres qui traversent la population.
Génération Z : une mobilité variée
Les moins de 30 ans plébiscitent la voiture, mais ils n'en font pas leur seul moyen de déplacement. Le vélo est devenu un fidèle destrier de la Gen Z : 7 jeunes sur 10 pédalent régulièrement. Il y a évidemment des disparités entre les fans absolus que sont les Hollandais et les Polonais, tandis que les Américains, les Anglais et les Portugais sont pour le moins dubitatifs. La culture nationale reste un facteur important qui semble bien plus prégnant que l'âge. Le covoiturage, c'est par contre une vraie passion de la Gen Z : plus de 50 % des sondés recourent au covoiturage contre moins de 25 % chez les seniors.
Si ces études sont intéressantes, il faut rester prudent sur le concept de « génération » qui est théorique et qui permet surtout d'analyser des faits de société a posterior,i qui finalement ne sont que la somme de choix individuel.