Le phénomène dashcam n'a pas dû vous échapper avec des dizaines de milliers de vidéos sur les réseaux sociaux. Les dashcams sont des caméras embarquées qui s'installent sur une voiture, ou sur une moto, pour enregistrer une vidéo de la route. L'utilisateur peut les installer pour filmer devant son véhicule, mais aussi derrière ou dans l'habitacle de la voiture. Ce sont des caméras amovibles, donc si vous voulez filmer à droite, à gauche ou le ciel, c'est possible, même si on peut avoir du mal à comprendre l’intérêt !
En France, beaucoup s'en servent pour les réseaux sociaux, notamment les motards qui montrent la dangerosité de certains comportements, cela reste pour l'instant une tendance réservée à une petite niche de passionnés. On lit de plus en plus, sur les réseaux, que c'est un aussi un moyen de preuve en cas d'incidents ou d'accidents, mais aussi de dégradations. On ne va pas vous spoiler, mais c'est une affirmation qui doit être nuancée.
Si dans certains pays, elle est obligatoire, comme en Russie, ou largement utilisée comme aux US, les automobilistes français sont loin de l'avoir adoptée massivement. A l'heure actuelle, ni les autorités, ni les assureurs semblent vouloir l'imposer, mais parfois, c'est le grand public qui est prescripteur.
Dashcams : comment ça marche ?
Les dashcams, que l'on appelle aussi caméra embarquée, ne doivent pas être confondues avec les caméras de sécurité qui équipent les véhicules. On parle de caméra embarquée, car c'est vous qui devez l'installer. Pas de panique, c'est un jeu d'enfants si elle est branchée sur l'allume-cigare : il suffit de la positionner, soit avec un système de ventouse, soit avec de l’adhésif : pour cette dernière solution, ne vous manquez pas et nettoyez bien votre pare-brise avant de la coller.
Il existe aussi des modèles, souvent plus performants, qui se branchent directement sur les fusibles. Elle se met en route dès que vous roulez et certaines sont même capables de filmer en stationnement avec le mode parking. Finalement, cela n'a rien de révolutionnaire ; c'est une caméra dans une voiture qui filme dans la direction souhaitée. Comme tout matériel high tech, vous avez un choix large allant du bas au haut de gamme : qualité de l'image, capacité d'enregistrement, fonctionnalités comme la vision nocturne, l’option parking, le GPS, l’esthétique, etc. Il faut compter entre 100 et 200 euros avec les accessoires qui, parfois sont vendus séparément. C'est un budget assez important surtout que son utilité ne saute pas aux yeux et que les assurances en France ne semblent pas encore conquis par cet accessoire. Pourtant, les assurances connectées ont le vent en poupe, mais nous allons voir dans le dernier paragraphe de l'article que, légalement, l'image n'est pas forcément une preuve recevable.
Pourquoi installer une dashcam dans sa voiture ou sur sa moto ?
En France, c'est une question qui se pose. En Russie, c'est obligatoire, aux USA, c'est encouragé par les assurances, mais, chez nous alors, pourquoi installer une caméra embarquée ?
- C'est ludique et dans l'air du temps
La dashcam est dans l'air du temps et c'est un temps long avec l'émergence des réseaux sociaux, on a basculé du lumineux « pour être heureux, vivons caché » au sentencieux « tout montrer pour exister ». On montre tout, on dit tout, alors pourquoi ne pas monter la route et se montrer au volant ? Il y a aussi le plaisir de faire de belles images qui peuvent montrer les routes des vacances, des points de vue ou parfois même des situations cocasses. Pour les professionnels et autres influenceurs, c'est une belle façon de promouvoir un véhicule... On voit aussi certains influenceurs, notamment des motards, les utiliser pour sensibiliser à la sécurité routière et montrer ce qu'il faut faire ou ne pas faire tout en essayant d’éduquer les automobilistes se croyant seuls au monde. On ne peut pas nier que les dashcams peuvent avoir une utilité éducative.
- Un sentiment de sécurité
Les dashcams sont souvent associées aux caméras de surveillance vidéo déployées dans le domaine public ou privé. Elles peuvent donner l'impression de sécurité à ses utilisateurs. C'est un outil qui ne va pas empêcher les vols ou les accidents, mais il permet de disposer des images d'un accrochage ou d'un accident par exemple : les automobilistes pensent pouvoir les utiliser devant la justice comme preuves si besoin est, même si ce n'est pas toujours le cas. Elles peuvent aider pour remplir un constat après un accident ou même servir pour une enquête de police. Les dashcams peuvent aussi se révéler dissuasives en cas de vols, car le délinquant peut préférer une voiture sans caméra pour effectuer son larcin, mais cela reste quand même assez hypothétique. Ce sont des arguments qui peuvent être valables dans certains pays, mais qui sont plus ou moins recevables en France du fait de la législation...
Dashcam : légale, mais...
C'est sans doute le plus important ; il est tout à fait légal de posséder et d'utiliser une caméra embarquée dans son véhicule car en France, on peut prendre des photos ou filmer dans la rue à condition que les images ne soient pas diffusées. Au niveau de la sécurité routière, la camera embarquée ne doit pas gêner le conducteur et restreindre la visibilité. Le droit n'interdit pas l'usage des caméras embarquées, mais il encadre l'utilisation des images. Il est donc absolument nécessaire de demander l'autorisation des personnes présentes sur les images pour les montrer. Si ce n'est pas le cas, les visages et les plaques d’immatriculation doivent être floutées avant que les images ne soient diffusées. En cas d'accident, il est obligatoire de donner une copie des images au tiers. Si vous utilisez des images devant le tribunal sans avoir prévenu la partie adverse et sans lui avoir communiqué, elles ne seront pas recevables, car rien ne dit au tribunal qu'elles ne sont pas trafiquées. Elles peuvent aussi servir pour les assurances, mais là encore rien n’oblige un assureur à les utiliser. Dire que les images sont des preuves recevables est donc exagéré, car tout dépend du tribunal ou de l'assureur...