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Vanlife : la route comme seul horizon

article Derrière la carte postale

La vanlife, vous allez en entendre parler de plus en plus. Dans nos agences, les appels et les mandats pour trouver des vans sont de plus en plus nombreux et rappellent la ruée vers les camping-cars.
 Ce phénomène est largement accentué par les réseaux sociaux idéalisant un mode de vie qui n'est pas forcément aussi glamour qu'un van de surfer garé sur la plage de la côte des Basques. Ce qui peut faire sourire, c'est que malgré la fin du règne annoncé de l'automobile, celle-ci reste encore le symbole de la liberté, loin des conventions et, même, une réponse, aux tracas de ce monde. Finalement, elle n'échappe pas au business des réseaux sociaux tout en offrant une réponse à des aspirations plus profondes. Alors qu'est-ce que c'est la vanlife ?

 

Vanlife : une histoire pas si glamour

Pour commencer, il faut traduire le terme :  Vivre dans son van, c'est moins engageant, non ? C'est normal parce que loin de l'histoire revisitée par les équipes de marketing, il y a une réalité plus sombre que le storytelling des millénials abandonnant le monde de la consommation pour une quête des « vraies valeurs de la vie ».

"La vie dans un van" est revenue sur la scène médiatique avec les problèmes de logements suite à la crise des subprimes. Beaucoup de gens ont vu leurs habitations saisies et se sont retrouvé avec comme seul toit leurs voitures et pour les plus chanceux un van. Cette réalité est magnifiquement racontée dans le film Nomadland de la réalisatrice Chloé Zhao, visiblement plus douée pour le cinéma indépendant que pour les films pop-corn de Marvel. Il y a aussi dans ces tragédies, l'esprit américain qui fait d'un malheur une opportunité. Quitte à vivre en van et tracer la route de petits boulots en petits boulots, autant que cela soit cool ? D'une belle photo sur insta à un mode de vie validé par les réseaux sociaux, il n'y a qu'un pas. La dictature du cool a encore frappé : on peut imaginer les authentiques vanlifer se retrouvant nez à nez avec un hispter en plein selfie...Surprise !

 

van life, la vie en vrai, pas des vacances

La vanlife, ce n'est pas louer un van pour les vacances

Il ne faut pas confondre la vanlife aux vacances en van. C'est d'ailleurs un sujet de crispations pour les personnes vivant cette vie de nomade. C'est un choix de vie et pas un loisir. Attention donc, si vous vous rencontrez un vanlifer : ne lui dites pas que votre cousin l'est aussi parce qu'il loue, durant la quinzaine de juillet, un WW pour squatter sur un parking de Chamonix. La Vanlife, c'est vivre sa vie dans son van, sur la route comme un nomade des temps modernes. Pour les vacances, cela peut être une mise en abîme, une superbe experience et, pourquoi pas, une découverte qui peut changer une vie, mais ce n'est pas la vanlife. Les plus radicaux vous diront que vivre la vanlife, c'est refuser d'avoir un autre chez soi au cas où.. Prendre la route n'est pas une option, mais une nécessité. La sobrieté et le dénuement ne sont pas un choix, mais une condition sine qua none à cette vie. Tout cela ne peut se concevoir, se comprendre et se vivre en partant deux semaines avec l'idée du retour qui soulage les peines.

La vanlife : une philosophie de vie ?

On pourrait la résumer à une tendance marketing, mais ce serait réducteur, car c'est un vrai mouvement, qui, comme les autres, a été largement récupéré. Des vanlifers sont devenus des influenceurs faisant la promotion de tout un tas de produits pour financer leur vie de nomade On est loin de Kerouac et des Beatnicks ou d'Into the wild, mais l'élan est le même : prendre la route.
Son succès, c'est aussi une conséquence du développement du nomadisme dans le monde professionnel : travailler de partout dans le monde à partir du moment où une connexion est disponible. Finalement, la vanlife, idéalisée et marketée, est accessible à une toute petite partie de la population active que certains pourraient qualifier de privilégiée.

La vanlife : une philosophie de vie ?

La pandémie a rajouté une envie de vivre à l'extérieur, loin des murs de nos habitations, devenues pour certains des prisons lors des confinements. Le retour à la nature et la tentation écolo peuvent faire sourire quand on entend le bon vieux moteur diesel du WW toussoter au démarrage... Pourtant, se réveiller dans son combi, au cœur d'une forêt, seul au monde reste un bel idéal que ce soit depuis la cabane de Thoreau ou de son van Mercedes. Sauf que... Sauf que c'est plus vraiment possible en France et dans beaucoup de pays d'Europe. C'est un peu le problème quand on veut ramener des tendances américaines en oubliant que ce sont deux mondes différents. Le camping sauvage en France est interdit : même les vans se font chasser et envoyer d'office dans les aires de camping-car.

Vanlife : les paradoxes

Elle répond aux attentes contemporaines, comme la voiture a répondu aux attentes de son époque, sans forcément se départir de paradoxes. La vanlife est devenue un produit marketing cool qu'on voit, aujourd'hui, sur les réseaux sociaux ou dans les magazines. C'est plutôt devenu un frisson de CSP + qui a les moyens de se payer un véhicule équipé, entre 50 000 et 60 000 euros pour un modèle neuf de base. Pour la location d'un week-end, il faut sortir également le porte-monnaie et s'y prendre en avance, car les loueurs sont submergés.

vanlife: les paradoxes

Le retour à la nature, à la simplicité et à tous les néo-concepts de la slowlife, cela a un prix surtout quand on voit le niveau d'équipement de certains vans... Et quand ce prix n'est pas financier, c'est l'engagement d'une vie.

La route, quelle que soit la génération, restera toujours le moteur de tous les possibles. Que ce soit pour un week-end, une année ou pour une tranche de vie, la vanlife fait de plus en plus rêver et ça, c'est gratuit ! Pour le reste, si vous souhaitez vous lancer dans la vanlife, n'hésitez pas à regarder nos véhicules d’occasion et pensez comme un vrai vanlifer : achetez un utilitaire et créez vous-même votre intérieur sur mesure. C'est plus économique, c'est plus authentique et vous serez reconnu par vos pairs, au détour d'une plage ou d'un chemin de traverse.

Publié le 28 Avril 2023