Vous avez connu 2012. C'était la fin du monde selon le calendrier Maya et beaucoup se sont préparés à l'apocalypse. En 2013, à 00h01, le monde continuait sa course. Les promesses de fin du monde ont pris du plomb dans l'aile, mais elle reste une petite sucrerie dont l'humanité raffole. Cette fois entre les rapports du GIEC et les constats quotidiens, on sent bien que le monde tourne de moins en moins rond. Pour essayer de sauver la planète bleue, les puissants de ce monde ont décidé que la voiture thermique était l'ennemi et que rouler en électrique était la solution. L'Union européenne a enfoncé le clou avec une décision sans concession et l'interdiction de la vente d'automobile neuve à moteur thermique et même hybride dès 2035. Pour la France, c'est 5 ans trop tôt, voir 10 si on écoute les acteurs de l’automobile.
2035 et l’interdiction des hybrides
La loi d'orientation des mobilités (LOM) avait fièrement fixé la fin des voitures à énergie fossile à 2040 en France, sans interdire l'hybride. Dommage, car dans le même temps, l'Agence Internationale de l'Energie déclarait qu'il fallait stopper la vente de véhicules neufs à combustion, hybrides compris, et cela, dès 2035. C'est donc le chemin que l'UE a décidé de suivre faisant fi du lobby des constructeurs automobiles, en tout cas d'une partie d'entre eux. Et si, derrière cette décision, l'environnement était utilisé comme un levier concurrentiel ?
Avantage pour les constructeurs allemands
Les constructeurs ont appris la nouvelle comme Georges Foreman a reçu les coups de Mohammed Ali. Et s'ils n'ont pas encore mis un genou à terre, l'annonce les a laissés groggy. Rapidement, ils ont été reçus par le Président de la République, ainsi que les équipementiers, pour que la France fasse pression sur l'UE pour que les hybrides soient exclus du texte et que 2040 redevienne l'année du basculement vers le monde de la mobilité électrique.
En vérité, nous sommes dans un jeu de dupes. Clairement, les constructeurs allemands sont en avance sur les moteurs électriques. Volkswagen, Mercedes-Daimler et BMW ont annoncé un passage au tout électrique dès 2035 quand les constructeurs français parlent simplement d'investissements massifs.
10 ans de retard pour la filière française ?
Les constructeurs français ont encore parlé de l'emploi et de l'aide du gouvernement dont ils ont besoin... Par contre, aucun d'eux explique comment avec les milliards d'aides qu'ils ont reçus, ils arrivent à être en retard sur les concurrents allemands. On ne parle pas d'un petit retard et c'est même Luc Chatel, président de la PFA, plateforme automobile qui regroupe les acteurs de la filière automobile Française qui le dit en admettant, sans honte apparente, que les constructeurs français ont 10 ans de retard sur la technologique électrique. On peut comprendre le désarroi de Toyota qui construit en France ses Yaris hybrides, mais pour le reste, nous avons du mal à comprendre comment les constructeurs français ont pris 10 ans dans la vue. Si vous avez des idées, nous nous ferons un plaisir de les lire !
17 milliards pour sauver les constructeurs français ?
Selon Luc Chatel, il faudrait 17 milliards d'aides pour parvenir à être concurrentiel dès 2035. Évidemment, l'emploi est sur la bouche de tous nos constructeurs avec celui qui donnera le plus grand chiffre avec une impression désastreuse de chantage à l'emploi... Par contre, la France serait très bien placée au niveau de l'hydrogène grâce à un plan d'investissement maîtrisé. Est-ce que l'hydrogène serait une sorte de Minitel, trop en avance à sa sortie et trop en retard sur Internet quelques décennies après ? Ou alors, est-ce une technologie qu'il faut défendre et en faire peut-être le pendant d'un monde tout électrique qui va devoir affronter le problème de la production d'énergie...
Les voitures d'occasion avec moteur thermique seront toujours autorisées après 2035 à la vente et vous pourrez toujours trouver un véhicule d'occasion sur-mesure dans votre agence MAA la plus proche.