C'est la rentrée ! Pas plus tard qu'hier, les automobilistes de demain ont rejoint les bancs de l'école et les parents reprennent doucement le chemin du travail ou partent en quête de ce dernier. L'été a été plutôt calme dans le monde de l'automobile, tandis que la France vivait sa parenthèse Olympique enchantée qui se poursuit encore avec les paralympiques. En parlant d’événement international et global, vous nous croyiez si nous vous disions que le salon automobile de Genève s'était terminé ? Une petite annonce sur une marketplace et une question : à combien estimez-vous le prix d'un phare d'une Chiron ? Pour terminer, nous irons faire un tour en Italie où le torchon brûle entre Stellantis et le gouvernement sur un air de Dalida ; « promesses, promesses... ».
Le Salon de Genève meurt en Suisse pour revivre ... au Qatar ?
Si un jour, nous aurions pensé vous écrire que le Salon de Genève n'aurait plus lieu dans la cité suisse, mais à Doha au Qatar... Faut-il s'en réjouir ? En France, le club de la capitale est Qatari et il faut même dire le Qatar Prix de l'Arc de Triomphe. Nous ne jugerons pas et nous ne ferons pas de commentaires sur le rôle de ce pays dans le bal des nations sans parler de sa qualité d’hôte pour les organisations les plus... Bref. Laissons l'éthique à Spinoza et parlons collapsologie. Nous pouvons par contre être étonné qu'un véritable monument de l'histoire automobile européenne et même mondiale puisse disparaître ?
Le Salon de Genève est né en 1905 et on peut dire sans exagération qu'il a accompagné l'histoire de l'automobile depuis sa naissance jusqu’à aujourd'hui. Vous pensez peut-être qu'en s'exportant, il ne meurt pas ? Ce n'est plus le salon de Genève s'il est à Doha. C'est le salon de Doha. Pendant le COVID, le Salon de Genève s'est déplacé au Qatar, mais c'était la conséquence d'une situation exceptionnelle. Le Salon de Genève aura donc lieu au Qatar. Pour les organisateurs, ce déménagement serait le résultat des conditions du marché et la perte d'attractivité du Salon suisse en Europe. Il faudra donc dire désormais : "Salon de l'auto de Genève au Qatar ». Cela me rappelle une recette trouvée sur le net, une recette de Baba au rhum ; sans rhum. Est-ce qu'on peut encore parler de Baba au rhum ? A priori, contre un gros chèque, oui...
A vendre : Phare de Chiron d’occasion...
On peut d'abord se demander qui peut avoir l'idée de vendre un phare d'une Bugatti Chiron sur une marketplace bien connue pour une voiture construite à 500 exemplaires ? La petite Française qui peut atteindre les 1 600 chevaux est une voiture d’exception faisant partie du monde très fermé des hypercars avec un prix de départ avoisinant les 2,4 millions d'euros, mais pouvant atteindre les 10 millions pour les plus rares qui s'arrachent aux enchères. C'est vrai qu'on ne se rend pas vraiment compte de ce que cela peut représenter. Au lieu d'imaginer le prix global, pourquoi ne pas penser au prix d'un phare ? Si je vous dis 147 000 euros. C'est le prix d'un studio, d'un appartement ou d'une maison selon où vous vivez. Certains diront que c'est une jolie voiture, le prix d'une 911, d'un bateau de loisirs... 147 000 euros pour l'immense majorité des gens, c'est beaucoup de choses, mais certainement pas le prix d'un phare d'une voiture. D'une voiture, non, mais celui d'un phare d'une Buggati Chiron, oui. On peut se demander qui va chercher un phare d'occasion pour une voiture d'un tel prix... On peut se demander d'où peut sortir cette optique ? Et le comble ; quelle drôle d'idée de la vendre en ligne sur une marketplace où on peut trouver des couches pour les bébés... C'est le monde d'aujourd'hui ; le Salon de Genève aura bien lieu à Doha. A partir de là.
Stellantis : La fin de la dolce vita ?
Lors de la fusion de PSA, Peugeot Société Anonyme, et de FCA, Fiat Chrysler Automobiles, Stellantis est né. Le groupe comprend 14 marques, dont les plus grandes marques italiennes. Ce rapprochement a créé un géant, mais l’État italien, tout comme l’État français, a exigé des garanties notamment sur l'emploi et sur le maintien d'une production nationale. Les Italiens ont un rapport pour le moins sanguin avec leurs constructeurs, mais s'ils savent que parfois, il faut savoir confier ses trésors pour ne pas les perdre comme pour le cheval cabré et le taureau. Si la concession est possible, les usines et la fabrication doivent rester sur la Botte. Largement subventionné par l’État italien, le groupe dont le siège social est au Pays-Bas, a reçu un avertissement digne d'un film de cinéma. Figurez-vous que lors de la fête d'anniversaire des 125 ans de la Fiat, alors que les réjouissances étaient de mise, voilà que le ministre Adolfo Urso prend le micro pour un discours que tout un chacun pensait festif...
La fête a été de courte durée, et même à vrai dire, le temps des salutations d'usage. Le ministre des Entreprises et du made in Italy n'a pas tardé à rappeler aux actionnaires et au patron de Stellantis, Carlos Tavares ; et à celui de Fiat, John Elkann, que l'industrie automobile italienne était un bien culturel national. On a retrouvé dans son discours les vibratos patriotiques : " L’usine n’est pas qu’un lieu de production, mais le moteur du développement et du progrès pour la nation entière. J’espère qu’il en est toujours ainsi ».
Certains diront que le discours sent bon le populisme, mais il faut noter que les subventions ont coulé à flots et que derrière le grand discours, l'enjeu est une gigafactory de batterie qui doit être construite dans le sud du pays. La production de la toute nouvelle Panda se fera en Serbie : l'annonce est tombée l'année des 125 ans de Fiat et a refroidi les Italiens et un gouvernement qui s'est engagé sur la production d'un million de voitures sur le sol national. Le coup de com du ministre, plein de panache, semble bien être une menace ouverte et une remise en cause des subventions.