Le monde de l'automobile connaît une fin d'année agitée. Point de censure, mais une démission relativement forcée d'un personnage emblématique d'un groupe qui ne l'est pas moins. Une révolution s'annonce pour les usagers de la route qui rencontrerons dans un avenir proche la couleur turquoise des feux de certains véhicules. Pour finir, si nous disions adieu à une petite légende nippone qui fait un dernier baroud d'honneur ? C’est parti, mais attention prudence, les routes d'hiver sont glissantes.
Carlos Tavares et Stellantis : Le divorce
C'est vrai que Carlos Tavares a démissionné, mais personne n'a vraiment de doute sur le fait qu'il a été poussé plus ou moins gentiment vers la sortie. A la retraite l'année prochaine, on voit mal l'ancien héros du groupe PSA partir de lui-même si proche du but. Dans un communiqué sibyllin, le groupe Stellantis parle de « points de vue différents » qui ont conduit à sceller 10 ans d'une collaboration pour le moins fructueuse. Selon les indiscrétions qu'il faut prendre avec des pincettes - le départ d'un PDG d'un tel groupe, c'est de la politique et les médias sont utilisés pour servir les intérêts de chacun – ce serait l'ouverture à une association à un autre groupe qui aurait été la goutte d'eau dans une coupe déjà bien plaine.
Carlos Tavares, pour ceux qui ont la référence, ce n'est pas « big bisous », mais plutôt du genre à couper sec dans les dépenses et les charges quelles que soient les conséquences pour les salariés. Évidemment, quand pendant 9 ans tout se passe pour le mieux avec un redressement spectaculaire du groupe PSA qui restera dans les annales, les dents grincent, mais la rentabilité et le cours de la bourse sont des totems d’immunité jusqu’au basculement du marché, la chute des ventes et le cours de Stellantis qui s'écroulent.
On ne va pas pleurer pour lui puisqu’un parachute doré devrait lui laisser anticiper la retraite : on parle au bas de mots d'une centaine de millions. Partons du principe qu'il va jouer les grands seigneurs pour répondre aux critiques habituelles sur ces primes de départ : il devrait quand même partir avec quelques dizaines de millions en abandonnant une partie la somme prévue. Pour Stellantis, c'est l'inconnu et c'est un navire sans capitaine qui va devoir affronter la tempête en attendant un nouvel élu qui ne sera pas facile à trouver vu les tensions du marché de l'automobile et celles qui parcourent un groupe particulièrement touché par la crise et les divisions internes.
Et les phares devinrent turquoise...
Il faut bien l'avouer, nous avons cru à un poisson d'avril, mais force est de constater que nous sommes en décembre. Des phares turquoise ? Rien à voir avec les fans de tuning et le drifters, on parle d'une nouvelle couleur de phare qui pourrait devenir une norme si les autorités la valident. Ces phares turquoise ne remplaceraient pas les feux de tous les véhicules, mais permettraient d'indiquer aux usagers de la route que le véhicule est … Autonome. C'est Mercedes qui a demandé l'autorisation en Californie pour tester cet éclairage sur les routes. La Californie est l’État dans le monde où la conduite autonome est la plus favorisée avec en point d'orgue les taxis autonomes.
Si ces derniers n'ont pas fait l'unanimité, la Silicon Valley y croit dur comme fer. Les feux turquoise seraient un avertissement pour signifier aux constructeurs humains « attention, je suis autonome ». C'est quand même un aveu puisque le constructeur lui-même préfère avertir les autres de sa singularité pour qu'ils fassent attention ? Justement, Mercedes pense exactement le contraire : le fait de voir qu'un véhicule autonome peut circuler normalement sur les routes permettrait d’accélérer l’acception de la conduite autonome par le grand public... Faut-il qu'il soit moins accidentogène que les fameux taxis autonomes de San Franscio, sinon c'est l'effet inverse qui est à craindre.
La Supra, dernier tour de piste
La Supra de Toyota est une légende née en 1979 aux nombreuses versions dont celle qui est l'aboutissement, le chef d’œuvre du département sport de Toyota Gazoo Racing : la Supra GR. C'est malheureusement la fin de la petite bombe japonaise qui a été l'une des gloires des sportives japonaises. On peut citer sa principale concurrente, la Skyline de Nissan ou la Honda NSX. La Supra, c'est une gloire japonaise dont l'histoire est devenue mythique. Si je vous dis Gran Turismo et Fast and Furious ? Rarement une voiture a été autant portée par la culture pop. Ceci étant dit, son design, son rapport poids/puissance, sa motorisation, son prix et la fiabilité Toyota ont transformé l'essai auprès du grand public. Tout a une fin et la Supra va disparaître et avant de sortir les mouchoirs Gazoo Racing a préparé la dernière, la série spéciale, A90 Final Edition. Avec 435 ch pour 570 Nm, on retrouve des performances pour la piste faisant écho à son look qui rappelle furieusement la GT4. Il faudra partager 300 exemplaires entre la France et le Japon. Les ventes sont prévues en début d'année prochaine ! Il va falloir être aussi véloce que la petite japonaise pour espérer être sur la liste des commandes